Dia de Muertos à Oaxaca

Le dimanche soir après le cours de surf, on a donc pris la route en bus vers Oaxaca, qui est la capitale de l'état du même nom. La distance à vol d'oiseau doit être d'environ 200-300 km, mais on est partis à 20h45 pour arriver à 7h30... De ce que j'ai compris, la route la plus courte traverse la montagne mais n'est pas très adaptée aux bus, donc il a fallu la contourner. On est donc restés à Oaxaca trois jours, pour la fête des morts, el Dia de Muertos. C'est l'équivalent de la Toussaint, sauf que c'est une fête super-importante pour eux, au même titre que Noël. Cela se déroule sur trois jours, un où ils célèbrent les enfants morts, un autre pour les adultes, et un autre sans but particulier.

Pendant ces trois jours, dans tous les commerces, les supermarchés, les halls d'hôtels,... les Mexicains installent des autels, tous construits sur le même principe : ils sont entourés de cempasuchil, des fleurs orange qu'on ne voit qu'à l'occasion de la fête des morts. Au milieu de l'autel, il y a une photo du (ou des) morts qu'ils souhaitent fêter, avec autour des objets qui leurs sont chers. C'est assez drôle, ça peut être un paquet de cigarette, une bière, ou même leur plat préféré. 

La chose la plus paradoxale est que la fête des morts est un événement extrêmement joyeux, et pas du tout triste et larmoyant comme peut l'être la Toussaint en France. Des dizaines de petits vendeurs ambulants vendent des têtes de mort peintes en couleurs très vives (j'ai fait mon touriste, j'en ai acheté une, même si je n'ai aucune idée d'où je vais pouvoir la mettre chez moi). Durant toute la journée, il y a des défilés dans toute la ville, avec des fanfares et des centaines de gens déguisés ou maquillés. Comme on voyait tout le monde maquillé, on s'est arrêté à un petit stand, et pour 5 euros, on s'est fait maquiller aussi (cf la photo). Une dame m'avait conseillé d'aller dans un cimetière le soir pour s'imprégner vraiment de l'ambiance.

Aux alentours de 23h-minuit, on s'est donc mis en route vers le cimetière, qu'on a trouvé en plein milieu d'une fête foraine, ça donne déjà une idée de l'ambiance. Une fois à l'intérieur, c'était assez curieux et paradoxal : on a évidemment l'ambiance un peu glauque d'un cimetière, avec les tombes partout qui sont éclairées uniquement par des bougies, mais à côté de ça, les gens parlent fort, mangent et boivent assis sur les tombes. C'était drôle à faire mais un peu dérangeant aussi, on ne se sentait pas tellement à notre place, au milieu d'un cimetière dans lequel on ne rendait visite à personne. 

Le lendemain pour la journée, on a décidé d'aller à Hierve El Agua. On a pris un premier bus pendant une heure, qui nous a amené dans un autre village, où il fallait prendre un taxi ou un "collectivo" pour arriver à notre destination. Le collectivo est une sorte de fourgonnette dans laquelle on s'est entassé à 25 (alors que la capacité maximale doit être aux alentours de 10-15 personnes), donc autant dire qu'on était serrés. En plus, la route était en terre et très accidentée, et on était bien content d'arriver en haut. Hierve El Agua est un lieu où il y a deux piscines naturelles (avec de l'eau très froide par rapport à ce qu'on a connu avant dans l'Océan Pacifique) qui surplombent totalement les montagnes environnantes, et c'est vraiment magnifique. Ensuite, on s'est baladé pour aller jusqu'à une cascade figée, d'où on avait cette fois-ci une vue sur les piscines naturelles. 

Le lendemain, retour sur Mexico avec la perspective de retourner à l'école, avec un calendrier assez chargé jusqu'aux vacances de décembre, pour lesquelles on a prévu un grand voyage d'un mois en faisant les Chiapas (état le plus sauvage et le plus typiques du Mexique, avec des grandes minorités indigènes), le Yucatan (la péninsule qui donne sur l'Atlantique avec des plages, mais aussi une grande influence pré-hispanique) pour finir par Cuba...